Alors que l’Afghanistan panse ses plaies après un séisme dévastateur ayant fait plus de 2200 victimes, le Pakistan intensifie sa campagne d’expulsion d’Afghans. Une décision qui soulève l’indignation, l’ONU exhortant Islamabad à suspendre ces départs forcés face à une crise humanitaire sans précédent. Pourtant, le Pakistan campe sur ses positions, arguant de son droit souverain à décider qui foule son sol, malgré la tragédie qui frappe son voisin.
Les chiffres sont alarmants : environ 20 000 Afghans ont été contraints de quitter le Pakistan en quelques jours, parmi lesquels des milliers de détenteurs de cartes de réfugiés délivrées par l’ONU. Ces expulsions massives interviennent dans un contexte où les provinces afghanes frontalières, déjà fragilisées, peinent à se relever du séisme. Le rapporteur spécial de l’ONU sur les droits humains en Afghanistan a qualifié la situation de «tragédie», tandis que le chef de l’agence des Nations unies pour les réfugiés a plaidé pour une suspension du plan de rapatriement.
Malgré ces appels pressants, des milliers d’Afghans, munis de leurs cartes PoR de l’ONU, continuent de franchir la frontière de Torkham, dans la province de Nangarhar, l’une des zones les plus touchées par la catastrophe. Cette mesure impitoyable met en lumière le sort précaire de ces populations déjà accablées par des années de conflit et de déplacements forcés. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) tire la sonnette d’alarme, craignant une pression insoutenable sur des ressources déjà limitées et une augmentation des risques épidémiques, exacerbés par la promiscuité et le manque d’hygiène.
Le Pakistan n’est malheureusement pas le seul acteur de cette spirale d’expulsions. L’Iran mène également sa propre campagne, forçant des millions d’Afghans à retourner dans un pays en ruines. Des témoignages glaçants font état d’arrestations arbitraires de familles afghanes cherchant refuge en Allemagne, leurs espoirs brisés par des descentes des forces de sécurité. Une sombre réalité qui met en lumière l’échec de la communauté internationale à protéger les plus vulnérables.
