
La tragédie palestinienne semble s’inscrire dans une spirale infernale de déni des droits les plus fondamentaux. L’histoire se répète, toujours avec une intensité plus dramatique pour ce peuple. En novembre 1917, la Déclaration Balfour du Royaume-Uni officialisait déjà son soutien à un « foyer national juif en Palestine ». La population arabe, alors majoritaire à plus de 90 %, était reléguée au rang de simples « communautés non juives », dont seuls les « droits civils et religieux » devaient être respectés. Une exclusion flagrante qui posait les bases d’un conflit durable.
Plus d’un siècle plus tard, la situation n’a guère évolué. Le 13 octobre, un président américain célébrait devant le Parlement israélien « l’aube historique d’un nouveau Moyen-Orient » et la « fin d’un âge de terreur et de mort », sans jamais réellement aborder la question palestinienne. Les Palestiniens n’ont été mentionnés que pour leur enjoindre de « se détourner une fois pour toutes de la terreur et de la violence », une rhétorique qui ignore les souffrances et les revendications légitimes de tout un peuple.
Le parallèle entre ces deux événements est effrayant. Dans les deux cas, les véritables négociations ont été menées exclusivement avec la direction sioniste, puis le gouvernement israélien. Les Palestiniens ont toujours été mis devant le fait accompli, subissant des décisions prises sans leur consentement, ni même leur consultation. La Société des nations, après la Première Guerre mondiale, a d’ailleurs intégré intégralement la Déclaration Balfour dans le mandat confié au Royaume-Uni sur la Palestine, offrant un blanc-seing international à cette injustice.
L’arrivée du président américain, le 13 octobre, en Égypte, avec un retard significatif, pour rallier le soutien de dirigeants arabes et européens, après les ovations de Jérusalem, est une nouvelle humiliation. Sa signature de son plan pour Gaza, aux côtés de dirigeants régionaux, scelle davantage le sort des Palestiniens, confirmant une fois de plus leur mise à l’écart dans les décisions qui les concernent au premier chef. L’avenir s’annonce sombre pour une région qui espérait enfin la paix.






