Protest-Paris-Palestine
La reconnaissance de l'État de Palestine par la France est déjà jugée insuffisante par la gauche, qui dénonce un « génocide » à Gaza et réclame des sanctions. Une décision diplomatique loin de faire l'unanimité.

La récente manifestation à Paris, menée par les figures de proue de la gauche française, a mis en lumière une vérité dérangeante : la reconnaissance de l’État de Palestine par la France, bien que présentée comme un acte historique, est déjà perçue comme largement insuffisante. Fabien Roussel, Olivier Faure et Marine Tondelier ont uni leurs voix pour dénoncer l’inaction face à un « génocide » présumé à Gaza, remettant en question la portée réelle de cette décision diplomatique.

Devant un cortège modeste de 2 300 personnes, l’absence notable de La France insoumise a souligné les divisions persistantes au sein même de la gauche, affaiblissant d’autant plus l’impact de leur message. Les appels à des sanctions économiques contre Israël et à la libération de prisonniers politiques palestiniens, lancés par Fabien Roussel, révèlent une profonde frustration face à l’impuissance des mesures actuelles.

La polémique autour de la proposition d’Olivier Faure d’hisser le drapeau palestinien sur les mairies est symptomatique d’une société fracturée. Accusé par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, M. Faure a insisté sur la nécessité de cette action symbolique, alors que Marine Tondelier a dénoncé des polémiques « indécentes ». Ces divisions internes au gouvernement et entre les partis politiques sapent toute tentative de créer un front uni et efficace.

Pendant ce temps, la situation à Gaza reste désespérée, les actions symboliques comme l’affichage des drapeaux ou l’illumination de bâtiments publics semblent bien dérisoires face à l’ampleur de la catastrophe humanitaire. L’ordre dispersé des mairies concernant le drapeau palestinien, illustré par les décisions contradictoires de Laurent Cathala et Mathieu Hanotin, expose une cacophonie regrettable. La reconnaissance de la Palestine, au lieu d’être un point culminant, apparaît malheureusement comme un pansement sur une plaie béante, incapable de changer le cours d’un conflit dévastateur.