Asterix-Germany-expansion
Le Parc Astérix s'exporte en Allemagne et risque de perdre son âme. Une expansion jugée risquée, malgré les résultats financiers records de la Compagnie des Alpes.

La Compagnie des Alpes a annoncé une décision audacieuse, mais potentiellement désastreuse : l’exportation du Parc Astérix en Allemagne. Prévue pour 2030-2031, la transformation du parc Belantis, près de Leipzig, en un Parc Astérix allemand s’annonce comme un pari risqué. Malgré l’accord des éditions Albert René, cette expansion internationale pourrait bien diluer l’authenticité et le charme gaulois qui font la renommée du parc français.

Le démarrage est déjà timide, avec une première zone dédiée à Idéfix prévue pour le printemps 2026. Dominique Thillaud, directeur général de la Compagnie des Alpes, justifie ce choix par la popularité du chien d’Obélix en Allemagne, mais cette approche fragmentée soulève des questions sur la cohérence et l’attractivité de l’ensemble. Les célèbres personnages comme Abraracourcix, rebaptisé Majestix, ou Panoramix, devenu Miraculix, pourraient ne pas trouver le même écho auprès du public allemand, malgré des chiffres de vente d’albums impressionnants.

Le parc Belantis, malgré ses 80 hectares et sa bonne accessibilité, est censé attirer 900 000 visiteurs par an. Un objectif ambitieux, voire irréaliste, quand on sait que le Parc Astérix français, véritable institution, attire 2,9 millions de visiteurs. L’investissement de 250 millions d’euros pour le parc français d’ici 2030, visant à le placer dans le top 5 européen, contraste fortement avec cette nouvelle aventure allemande, dont les retombées sont incertaines. L’engouement sera-t-il au rendez-vous pour une version germanisée de nos irréductibles Gaulois ?

Malgré des résultats annuels « record » pour la Compagnie des Alpes, avec un bénéfice net en hausse de 15,8% et un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros, cette expansion à l’étranger pourrait se transformer en un gouffre financier. L’histoire est remplie d’échecs d’exportations culturelles, et Astérix pourrait bien en faire les frais. Le risque est grand de voir cette tentative se solder par une amère déception, ternissant l’image du célèbre parc français et impactant les performances futures du groupe.