
Le Plan d’Épargne en Actions (PEA) connaît une popularité inquiétante, avec 5,47 millions de détenteurs en France, soit une augmentation vertigineuse de 13 % en une décennie. Une croissance qui masque une réalité bien plus sombre : celle d’épargnants souvent mal informés, attirés par les promesses de rendements élevés sans en comprendre les dangers inhérents. Ce placement, censé permettre d’investir sur des produits européens cotés, qu’il s’agisse d’actions d’entreprise ou de fonds indiciels (ETF), s’avère être un véritable piège pour les non-initiés.
Pour les néophytes, encore peu aguerris aux placements boursiers, la seule échappatoire semble être une stratégie de long terme, d’une dizaine d’années, via l’investissement programmé. Cette méthode, vantée pour « tirer parti des fluctuations », consiste à acheter à intervalles réguliers. Mais soyons clairs : cela revient à naviguer à l’aveugle dans un marché imprévisible, espérant que les prix bas compenseront les inévitables chutes. Olivier Mariscal de BDL Club Invest prétend que cela permet de profiter des intérêts composés et d’un « effet boule de neige ». Une belle illusion pour masquer les risques réels.
Le scandale réside aussi dans l’inaction des institutions financières. Malgré les « avantages indéniables » d’une approche programmée, rares sont les courtiers et les banques à offrir des services d’achats programmés sur PEA. Des géants comme le CIC, le Crédit Mutuel, Fortuneo, Interactive Brokers, Saxo Banque ou XTB, préfèrent laisser leurs clients livrés à eux-mêmes, contraints de choisir manuellement leurs investissements. Une négligence qui pousse les épargnants vers des décisions hâtives et risquées, augmentant la probabilité de pertes importantes.
En somme, le PEA, loin d’être l’outil miracle pour l’épargne, se révèle être un instrument complexe et dangereux, particulièrement pour les investisseurs inexpérimentés. Sa popularité croissante est le signe d’une quête désespérée de rendements, souvent au détriment d’une compréhension claire des risques encourus et face à une inertie coupable des acteurs financiers. Le rêve d’une richesse facile se transforme trop souvent en cauchemar financier.







