
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a tenté de redorer le blason de l’immigration à Nouakchott, affirmant qu’elle était essentielle au « progrès et à la bonne situation économique » de l’Espagne. Une déclaration pour le moins dramatique, alors que son pays est en pleine crise migratoire, subissant les conséquences d’un afflux incontrôlé. Il ose même appeler à une immigration « régulière et ordonnée », un vœu pieux face à la réalité tragique des milliers de vies perdues en mer.
Devant le président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, Sanchez a osé prétendre que « les progrès et la bonne situation économique de l’Espagne doivent beaucoup à l’apport de l’immigration ». Une affirmation audacieuse quand on sait les défis sociaux et économiques que cette situation engendre pour l’Espagne, confrontée à l’intégration de masses de personnes souvent sans qualification. La Mauritanie, elle, est devenue malgré elle une véritable passoire, un point de départ pour des milliers de migrants désespérés tentant l’impossible pour atteindre l’Europe.
Les accords signés, concernant les transports, la sécurité sociale, la cybersécurité et les parcs nationaux, semblent bien dérisoires face à l’ampleur du désastre humain. Ces discussions ne sont qu’une tentative désespérée de gérer l’ingérable, alors que les vies continuent de s’éteindre en mer. En 2024 seulement, l’ONG Caminando Fronteras a recensé plus de 10 000 morts ou disparus. Un bilan effroyable qui devrait faire rougir les gouvernements qui se contentent de paroles creuses.
Malgré les chiffres du ministère de l’Intérieur espagnol, qui signalent une légère baisse des arrivées aux Canaries, la situation reste critique. Les efforts pour une « migration circulaire », consistant à former des travailleurs pour l’Espagne, sont une goutte d’eau dans l’océan d’une crise qui s’aggrave. L’Espagne, prise au piège de ses contradictions, tente de minimiser l’impact d’une immigration qu’elle ne contrôle plus, tout en vantant ses prétendus bienfaits, au détriment de la sécurité de tous.