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Un amendement crucial pour défiscaliser les pensions alimentaires reçues pourrait soulager les familles monoparentales, souvent en situation de précarité. Son adoption est incertaine.

Un vote récent en commission des finances pourrait enfin briser une injustice fiscale flagrante qui pèse lourdement sur des milliers de familles, majoritairement des femmes. L’amendement du député socialiste Philippe Brun propose de défiscaliser les pensions alimentaires reçues par le parent qui en a la charge, une mesure réclamée depuis des années pour atténuer la précarité des familles monoparentales. Ce texte, adopté en commission, viserait à rendre non imposables les pensions versées pour l’entretien des enfants, dans la limite de 4 000 euros par enfant et plafonnée à 12 000 euros par an.

Actuellement, les mères célibataires, qui représentent 83% des parents isolés, sont doublement pénalisées. Les pensions alimentaires qu’elles perçoivent sont non seulement considérées comme un revenu imposable, augmentant leur charge fiscale, mais elles sont aussi prises en compte dans le calcul des prestations sociales. Pendant ce temps, le parent versant la pension bénéficie d’une déduction fiscale, créant une disparité révoltante. Environ 35% des familles monoparentales vivent sous le seuil de pauvreté, un chiffre qui grimpe à 46% pour les enfants élevés par leur seule mère, une réalité alarmante face à l’indifférence des pouvoirs publics.

Malgré l’adoption en commission, l’avenir de cet amendement reste incertain. Il doit encore franchir les étapes de l’Assemblée nationale et du Sénat, dans un contexte politique tendu et incertain. Le gouvernement, par le passé, a déjà exprimé son opposition à une telle réforme, invoquant des arguments d’égalité fiscale jugés inadaptés face à l’urgence sociale. Si cet amendement, qualifié d’« historique » par Philippe Brun, ne survit pas aux arcanes parlementaires, des centaines de milliers de familles continueront de subir cette double peine, perpétuant une précarité inacceptable au sein de notre société.