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La droite réunionnaise s'effondre lors des législatives de 2024, aucun qualifié au second tour. Le RN, lui, réalise une percée historique.

La Réunion a été le théâtre d’un véritable séisme politique lors des élections législatives de 2024. Pour la première fois, des candidats du Rassemblement national (RN), même peu connus, ont réalisé une percée fulgurante, tandis que la droite traditionnelle a subi une déroute historique. Aucun de ses représentants n’a réussi à se qualifier pour le second tour, un échec sans précédent qui marque la fin d’une ère. Jean-Jacques Morel, délégué départemental du RN et ancien LR, n’a pas mâché ses mots, accusant cette « vieille droite qui a trahi ses électeurs et ses idéaux ».

Cette débâcle n’est pas une surprise. La droite réunionnaise, déjà fragilisée par un soutien controversé aux gouvernements macronistes, est déchirée par des querelles internes incessantes et des arrangements secrets présumés avec la gauche. Sans vision ni projet clair, elle aborde les municipales de 2026 dans une quête désespérée d’identité, tentant de compter ses rares soutiens. L’absence de leadership est d’autant plus criante que plusieurs de ses figures emblématiques ont disparu de la scène politique.

Le décès de Michel Fontaine, patron de LR à La Réunion et maire de Saint-Pierre, a laissé un vide immense. À cela s’ajoute la condamnation d’André Thien Ah Koon, maire du Tampon, à cinq ans d’inéligibilité pour prise illégale d’intérêts. Jean-Paul Virapoullé, autre figure parlementaire, avait déjà été contraint de se retirer suite à une condamnation. Ces pertes successives ont plongé la droite dans une crise profonde, dont l’issue reste incertaine, laissant le champ libre à l’ascension inexorable du Rassemblement national.