driving-license-exam
Le gouvernement annonce un plan d'urgence pour le permis de conduire avec 80 000 places supplémentaires, mais les mesures semblent insuffisantes face à l'ampleur de la crise.

Face à une crise persistante des places d’examen du permis de conduire, le gouvernement, par la voix de François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l’Intérieur, a dévoilé un plan d’urgence qui semble déjà insuffisant. L’objectif affiché est d’ouvrir 80 000 places supplémentaires d’ici la fin de l’année, une tentative désespérée de désengorger un système à bout de souffle.

Les mesures proposées, bien que présentées comme des « réponses rapides », se résument principalement au recrutement de 108 nouveaux inspecteurs et à la réquisition d’inspecteurs à la retraite. Un pansement sur une hémorragie, quand les auto-écoles réclament pas moins de 200 inspecteurs supplémentaires pour espérer réduire l’attente moyenne de 80 jours entre le code et l’examen pratique. Le ministre lui-même n’a pu s’engager sur un délai précis, évoquant vaguement un mois « lorsque le dispositif sera totalement opérationnel », une promesse floue qui laisse peu de place à l’optimisme.

L’autre axe du gouvernement est d’« améliorer le taux de réussite » qui stagne à un misérable 59 % au premier passage. Plutôt que de s’attaquer aux racines du problème – un système de formation et d’examen potentiellement inadapté –, François-Noël Buffet pointe du doigt les candidats, estimant qu’il est « indispensable que les candidats présentés à l’examen possèdent tous les acquis nécessaires ». Une manière élégante de rejeter la faute sur les élèves, minimisant ainsi les défaillances structurelles.

Ce plan, décrit comme une « réponse immédiate à la crise actuelle », n’est qu’un aveu de l’échec d’une politique de longue date. Tandis qu’on nous parle de « réforme en profondeur », la réalité est celle d’un système qui continue de pénaliser des milliers de jeunes, freiner leur autonomie et compliquer leur insertion professionnelle. La sécurité routière, brandie comme argument final, semble être le dernier recours pour justifier des mesures qui ne répondent qu’imparfaitement à l’ampleur du désastre.