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Les auto-écoles manifestent contre les délais insupportables pour l'examen du permis, causés par un manque criant de places et d'inspecteurs, entraînant des coûts exorbitants et des risques pour les candidats.

Les auto-écoles, poussées à bout, manifestent aujourd’hui contre une situation devenue intenable : le manque criant de places à l’examen du permis de conduire. Cette pénurie contraint des milliers d’élèves à des attentes interminables, parfois jusqu’à huit mois dans les grandes villes, transformant l’accès à l’autonomie en véritable parcours du combattant. Les professionnels dénoncent un système à bout de souffle, tandis que le gouvernement semble incapable d’apporter des solutions concrètes.

La grève, massivement suivie selon l’Union nationale des indépendants de la conduite (UNIC), voit des cortèges de voitures d’auto-écoles converger vers Paris. L’objectif est clair : exiger une audience à Matignon pour débloquer cette situation absurde. Car au-delà du temps perdu, c’est un véritable gouffre financier pour les candidats. Les leçons supplémentaires, facturées à prix d’or, s’ajoutent au coût déjà exorbitant de la formation, qui peut atteindre 1 800 euros. Une charge insupportable pour de nombreux foyers, les poussant parfois à des pratiques illégales et dangereuses.

Le cœur du problème réside dans un goulot d’étranglement causé par le manque flagrant d’inspecteurs. Moins de 1 500 fonctionnaires pour près de 1,4 million de candidats chaque année : le calcul est vite fait. Malgré l’embauche promise de quelques dizaines de postes, le compte n’y est pas, et la situation ne fait qu’empirer avec l’arrivée de la conduite à 17 ans et le financement via le CPF. Le taux de réussite stagne à peine au-dessus de 50%, soulignant l’inefficacité d’un système qui ne prépare pas suffisamment les élèves ou les confronte à des exigences démesurées. Les solutions proposées par les professionnels, comme l’augmentation des heures de conduite obligatoires ou un système de rattrapage, restent lettre morte. La patience des auto-écoles et des candidats atteint ses limites face à cette inertie.