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L'Union européenne adopte une réforme des permis de conduire avec des visites médicales, mais les États peuvent les remplacer par des auto-évaluations, menaçant la sécurité routière.

Une victoire amère pour la sécurité routière. Le Parlement européen a validé une réforme des permis de conduire, incluant de prétendues visites médicales. Pauline Déroulède, championne paralympique et victime d’un accident tragique, salue un « énorme pas », mais la réalité pourrait bien être toute autre. Cette décision, censée réduire drastiquement les décès sur les routes d’ici 2030, laisse une porte ouverte à l’échec national.

Le texte prévoit une validité des permis de quinze ans, avec une durée réduite pour les conducteurs de 65 ans et plus. C’est ici que le bât blesse : les États membres pourront choisir de remplacer les visites médicales par de simples formulaires d’auto-évaluation. Une faille monumentale qui pourrait anéantir tout l’effort de prévention. Floraine Jullian, du collectif « Sauver des vies, c’est permis », l’affirme : « plus de 22 accidents liés à l’inaptitude ont été relayés par la presse depuis le 1er septembre ». Un chiffre alarmant qui souligne l’urgence d’une vraie réforme, pas de mesurettes.

La France est désormais appelée à prendre ses responsabilités. Avec la possibilité de transposer des dispositifs d’auto-évaluation, le risque est grand de voir cette réforme européenne dégénérer en un simulacre de sécurité. L’immobilisme politique français face à cette proposition de loi transpartisane pour un certificat médical strict est inquiétant. Malgré l’engagement de Pauline Déroulède, qui a perdu une jambe à cause de l’inaptitude d’un conducteur, l’avenir des routes françaises semble encore incertain, suspendu à des décisions nationales potentiellement laxistes. L’Europe a offert un outil, mais les gouvernements nationaux pourraient bien le transformer en un simple pansement sur une hémorragie.