
La pétition lancée par Philippe de Villiers, appelant à un référendum sur l’immigration, a franchi la barre du million de signatures en un temps record. Un « succès » que l’on voudrait croire fulgurant, mais qui est immédiatement entaché de sérieux doutes. L’initiative, hébergée sur un site privé, se voit accusée de manque de fiabilité : la facilité avec laquelle il était possible de signer plusieurs fois, simplement en utilisant différentes adresses e-mail, jette une ombre sur la crédibilité des chiffres annoncés. Une situation alarmante qui révèle une faille potentielle dans la mobilisation citoyenne.
Philippe de Villiers, fervent défenseur de cette cause, persiste à clamer l’urgence vitale de la situation, affirmant que la France est en train de « changer de peuplement » et de « civilisation ». Des propos alarmistes qui visent à contraindre Emmanuel Macron à céder face à une supposée « pression populaire ». Pourtant, la comparaison avec la pétition pour la loi Duplomb est éloquente : cette dernière, hébergée sur le site de l’Assemblée nationale, a bénéficié d’une vérification rigoureuse via FranceConnect, une garantie de son authenticité que le mouvement de Villiers ne peut prétendre offrir.
Le site de la pétition a même été la cible d’une cyberattaque, un événement que Philippe de Villiers n’a pas manqué de transformer en preuve de l’efficacité de son combat. Une rhétorique qui, si elle galvanise ses partisans, ne fait qu’accentuer le sentiment d’une entreprise controversée. Alors que l’appel à « sauver les derniers Français » résonne, la question de la légitimité et de la transparence de cette mobilisation reste malheureusement sans réponse claire. Le « succès » affiché par cette pétition semble, à y regarder de plus près, n’être qu’un vernis fragile sur une réalité bien plus complexe et opaque.