
Le pétrolier connu sous les noms de Boracay et Pushpa, battant pavillon béninois, a quitté la zone économique exclusive au large de Saint-Nazaire jeudi soir, après avoir été immobilisé. Ce navire, sous sanctions européennes pour son lien avec la flotte fantôme russe et son rôle dans le contournement des restrictions sur les ventes de pétrole, avait été arraisonné par la marine française.
Son départ soulève de sérieuses questions sur l’efficacité des mesures de pression. Vendredi matin, le navire de 244 mètres mettait le cap vers le sud-ouest dans le golfe de Gascogne, avec une destination finale signalée vers le canal de Suez. Initialement parti de Primorsk, en Russie, le 20 septembre, il devait rejoindre Vadinar, en Inde.
Le commandant du pétrolier, de nationalité chinoise, est le seul à être poursuivi, convoqué devant le tribunal de Brest en février 2026 pour « refus d’obtempérer ». Cette affaire est d’autant plus troublante que la presse danoise a émis l’hypothèse que le Pushpa aurait pu servir de plateforme de lancement pour des drones ayant perturbé le trafic aérien danois fin septembre. Il se trouvait dans les eaux danoises au moment de ces incidents.
Le président français, Emmanuel Macron, a certes appelé à « accroître la pression sur la flotte fantôme », affirmant que cela « réduit clairement la capacité de la Russie à financer son effort de guerre » en Ukraine. Cependant, la réaction de Moscou ne s’est pas fait attendre : Vladimir Poutine a qualifié l’immobilisation du navire de « piraterie ». Cet incident souligne la complexité et la faiblesse des réponses internationales face aux manœuvres opaques de la Russie pour contourner les sanctions.






