Russian-ghost-tanker-Saint-Nazaire
Un pétrolier suspecté d'appartenir à la flotte fantôme russe, sous sanctions européennes, est au centre d'une enquête pour son rôle potentiel dans les survols de drones au Danemark. La France s'inquiète.

Un mystérieux pétrolier, le Pushpa ou Boracay, actuellement ancré au large de Saint-Nazaire, est au cœur d’une enquête judiciaire majeure. Ce navire, sous pavillon béninois mais fortement suspecté d’appartenir à la flotte fantôme russe, est accusé d’avoir commis des « fautes très importantes » selon Emmanuel Macron. Pire encore, il serait potentiellement impliqué dans les récents survols de drones ayant paralysé le trafic aérien danois, soulevant des questions alarmantes sur la sécurité européenne.

Le pétrolier de 244 mètres, parti d’Inde début août, a effectué un trajet sinueux, longeant les côtes danoises entre le 22 et le 25 septembre, précisément au moment des incursions de drones au-dessus d’aéroports et de sites sensibles. Le site spécialisé The Maritime Executive suggère qu’il aurait pu servir de « plateforme de lancement » ou de « leurre » pour ces opérations.

Visé par des sanctions européennes depuis février pour son rôle dans le contournement des embargos pétroliers contre Moscou, le Pushpa a une histoire trouble, changeant fréquemment de nom et de pavillon (Gabon, îles Marshall, Mongolie). Le procureur de Brest, Stéphane Kellenberger, a ouvert une enquête pour « défaut de justification de la nationalité du navire/pavillon » et « refus d’obtempérer », confiée à la gendarmerie maritime. Cette affaire souligne la menace grandissante de la flotte fantôme russe, véritable boîte noire opaque qui échappe aux régulations internationales et alimente les efforts de guerre du Kremlin.