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Un photographe de l'AFP a été gravement blessé en Cisjordanie par des colons israéliens. L'incident souligne la détérioration de la sécurité des journalistes et l'impunité alarmante des agresseurs.

Un photographe de l’Agence France-Presse (AFP) a été sauvagement agressé par des colons israéliens en Cisjordanie, une illustration glaçante de la dangereuse détérioration de la situation dans la région. Cet incident, survenu alors qu’il couvrait la récolte des olives, met en lumière le quotidien précaire des journalistes et des civils palestiniens.

Jaafar Ashtiyeh, photographe expérimenté de l’AFP, a décrit une violence inouïe. « En trente ans de carrière, c’est la première fois que je fais face à une violence de cette sorte », a-t-il affirmé, déclarant même avoir échappé de peu à la mort. Il couvrait une action de solidarité à Beita, où militants pacifistes soutenaient les habitants face aux agressions répétées des colons. Ce qui devait être une simple couverture journalistique a viré au cauchemar.

Environ 70 colons armés de bâtons et de pierres ont attaqué sans retenue les cueilleurs d’olives et les journalistes. M. Ashtiyeh, touché à plusieurs reprises, a été hospitalisé pour des contusions. Pire encore, sa voiture a été caillassée puis incendiée. Un acharnement scandaleux qui révèle l’impunité dont semblent jouir certains assaillants.

Le plus accablant est le témoignage de M. Ashtiyeh concernant la présence de soldats israéliens. Selon lui, les militaires n’ont pas seulement échoué à protéger les victimes, mais ont en plus tiré des grenades lacrymogènes et des balles en caoutchouc sur les cueilleurs d’olives et les activistes, les dispersant au lieu de maîtriser les agresseurs. Une complicité alarmante qui soulève de sérieuses questions sur le rôle des forces armées dans la protection des civils.

Mehdi Lebouachera, rédacteur en chef de l’AFP, a fermement condamné cette « attaque scandaleuse », soulignant l’environnement de travail de plus en plus périlleux pour les journalistes en Cisjordanie. Il a exhorté l’armée israélienne à garantir la sécurité des journalistes et à traduire les auteurs de ces violences en justice. Face à une telle violence et une apparente inaction, le silence de l’armée israélienne, qui n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP, laisse un goût amer d’impunité.