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Malgré un échange entre Piketty et Sandel, l'égalité semble plus lointaine que jamais. Leurs désaccords et constats amers révèlent un avenir incertain pour nos sociétés.

Une conversation entre Thomas Piketty et Michael Sandel, deux penseurs que tout oppose sauf leur obsession de l’égalité, révèle les failles profondes de nos sociétés. Censés éclairer le chemin, ils ne font que confirmer l’ampleur du désastre. Leur échange, initialement tenu à l’École d’économie de Paris, dépeint un tableau sombre de l’état actuel de l’égalité, qu’elle soit économique, politique ou même liée à la simple dignité. Pourtant, leurs diagnostics divergent, semant le doute sur la capacité à réellement réformer.

Alors que Piketty, avec un optimisme déconcertant, propose des solutions concrètes comme l’interdiction des privilèges universitaires ou une fiscalité ultra-progressive, Sandel, lui, s’enlise dans une approche plus morale, prônant le « faire commun » et le respect des non-diplômés. Une différence d’approche qui souligne la complexité et l’absence de consensus réel sur la manière de réparer ce qui semble irréparable. Leurs divergences, notamment sur l’emploi du terme « populisme » pour qualifier la gauche américaine, illustrent la profonde division idéologique qui paralyse toute avancée significative.

Malgré leurs tentatives d’accord, ils s’accordent néanmoins sur les causes de la montée des mouvements nationalistes, de MAGA au Rassemblement national : des écarts de revenus indécents, une suspicion généralisée envers l’élite qui échappe à l’impôt, la marchandisation rampante de la vie sociale, et cette glorification toxique des « gagnants » qui ne fait que culpabiliser les « perdants ». Un constat accablant qui laisse peu de place à l’espoir et renforce l’idée que nos sociétés sont désormais prises au piège d’une inégalité structurelle et destructrice. La quête de l’égalité reste une utopie lointaine.