
Alors que Gaza suffoque sous le joug de la faim, de la soif et de la terreur des bombardements, un plan glaçant de dépeuplement de l’enclave palestinienne semble prendre une tournure tragiquement concrète. Longtemps cantonné aux milieux d’extrême droite israéliens, le fantasme d’une Gaza vidée de ses habitants est désormais formulé par le gouvernement lui-même, sous le couvert d’une prétendue « ville humanitaire ».
Le 7 juillet, le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, a dévoilé l’intention de créer cette « ville humanitaire » sur les ruines de Rafah. Ce projet macabre vise à entasser près de 600 000 personnes dans un espace déjà dévasté, avec une unique issue : l’exil forcé. Des analystes et experts en droit international dénoncent cette initiative, la qualifiant de « camp de concentration humanitaire » et d’« épuration ethnique » déguisée. Le sort des Gazaouis, poussés à bout par des conditions de survie insoutenables, s’aggrave de jour en jour, alimentant les craintes d’un déplacement forcé à grande échelle. L’objectif caché semble clair : éradiquer toute présence palestinienne à Gaza.
La situation humanitaire est déjà catastrophique. Les civils, en quête désespérée de nourriture, sont la cible de tirs près des points de distribution d’aide, une réalité qui ne fait qu’accentuer la pression pour un départ. Plus de 762 500 Palestiniens ont été déplacés depuis mars, contraints de s’entasser dans des zones toujours plus réduites. Ce plan, loin d’être une solution humanitaire, est perçu comme une étape de plus dans une politique systématique visant à remodeler démographiquement la bande de Gaza et à y effacer la présence palestinienne.