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Le plan « grand froid », activé face aux températures glaciales, est un pansement sur l'incapacité de l'État à protéger les plus précaires, malgré des places d'hébergement supplémentaires. Un échec symptomatique face à l'urgence sociale persistante.

Alors que la France grelotte sous des températures glaciales, le tristement célèbre plan « grand froid » est de nouveau activé, tentant de masquer les défaillances chroniques de l’État face aux plus précaires. Ce dispositif, présenté comme une solution miracle, n’est en réalité qu’un pansement sur une hémorragie sociale, incapable d’endiguer la surmortalité et la souffrance des personnes sans abri.

Déclenché par les préfets, ce plan interministériel se targue de « lutter contre les effets sanitaires et sociaux liés aux températures hivernales ». Une promesse bien maigre quand on sait que des milliers d’individus dorment encore dans la rue, exposés aux dangers mortels du gel. Le système, divisé en trois niveaux de vigilance – « temps froid », « grand froid » et « froid extrême » – révèle surtout l’incapacité des autorités à anticiper et à protéger efficacement les populations vulnérables avant que la catastrophe ne frappe.

Les objectifs affichés – limiter la surmortalité saisonnière, prévenir les pathologies cardiovasculaires et protéger les populations les plus fragiles – sont loin d’être atteints. Malgré l’ouverture de quelques places d’hébergement d’urgence supplémentaires, souvent insuffisantes et temporaires, le problème structurel du mal-logement reste entier. Les hôtels mis à disposition pour les familles avec enfants ne sont qu’une solution de fortune, soulignant le manque criant d’infrastructures pérennes.

Le renforcement des maraudes et du numéro 115, bien que louable, ne suffit pas à compenser l’ampleur de la détresse. Les subventions d’urgence aux associations, comme les 325 000 euros alloués en 2020 en Île-de-France, sont une goutte d’eau dans l’océan des besoins. Le plan « grand froid » est avant tout une preuve accablante de l’échec des politiques publiques à garantir un toit et une dignité à tous, laissant des milliers de citoyens affronter seuls la rudesse de l’hiver.