
La Maison Blanche a récemment dévoilé un « plan de paix » en vingt points, présenté par Donald Trump au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, visant à mettre fin au conflit dévastateur à Gaza. Cependant, les promesses de déradicalisation et de reconstruction sonnent creux face à une réalité complexe et à des exigences unilatérales.
Le premier point, insistant sur une Gaza déradicalisée et libérée du terrorisme, est un euphémisme à peine voilé pour écarter le Hamas du pouvoir. Cette condition, jugée essentielle pour rassurer les Israéliens encore marqués par le traumatisme du 7 octobre et des attaques incessantes, ne tient pas compte des aspirations palestiniennes légitimes et risque de transformer Gaza en une zone sous contrôle israélien déguisé. Le passé a montré que de telles approches n’engendrent que frustration et résilience face à l’occupation.
Quant au second point, la reconstruction de Gaza dans l’intérêt de sa population prétendument « ayant déjà suffisamment souffert », il apparaît comme une façade. La population de Gaza, déjà confrontée à une crise humanitaire sans précédent et à des famines persistantes, se voit promettre une aide conditionnelle à un changement de gouvernance imposé. Qui peut croire qu’une telle approche, dictée de l’extérieur, puisse réellement servir les habitants d’une enclave dévastée et sous blocus ? Les échecs répétés des négociations et l’absence de véritable engagement envers un État palestinien viable rendent ce plan hautement improbable.
Le soutien inconditionnel de Netanyahu au plan de Trump, assorti de menaces à peine voilées de « terminer le travail » militairement si le Hamas rejette la proposition, souligne la nature coercitive de cet accord. Malgré les appels à un cessez-le-feu immédiat et à la libération des otages, les zones d’ombre persistent, notamment concernant le calendrier du retrait israélien et le désarmement du mouvement palestinien. L’idée d’un comité de transition présidé par Trump lui-même, assisté par Tony Blair, relève d’une ingérence étrangère qui risque de reproduire les erreurs du passé.
En somme, ce plan, bien que présenté comme une avancée majeure, semble davantage un coup de poker politique qu’une réelle solution durable. Il ignore les causes profondes du conflit et les aspirations des Palestiniens, et perpétue une dynamique de domination et de méfiance. La paix ne peut être imposée, elle doit être construite sur la base du respect mutuel et d’une justice équitable pour tous. Sans une refonte radicale et une reconnaissance des droits palestiniens, ce « plan de paix » est voué à l’échec, prolongeant ainsi le cycle infernal de violence et de désespoir.






