
Le plateau des Glières, jadis auréolé de gloire comme un bastion imprenable de la Résistance, voit son récit historique s’effriter sous le poids des révélations. Ce haut lieu de la Savoie, célébré pour la « première bataille de la Résistance » en 1944 sous l’égide de Tom Morel, est désormais scruté sous un jour bien plus sombre, révélant une vérité amère loin du roman national idéalisé.
Cet été, la lumière est faite sur un pan méconnu et dérangeant de la Seconde Guerre mondiale, loin des images héroïques. Les récits officiels ont longtemps occulté les tensions profondes et les ambitions cachées qui ont miné les efforts de libération. En 1945, ce qui aurait dû être une victoire unanime a failli basculer dans un conflit fratricide entre l’armée française ressuscitée et les Alliés, une confrontation évitée de justesse, mais révélatrice des dissensions internes. De Gaulle lui-même, figure emblématique, a dû plier face à l’opposition américaine, abandonnant des projets qui auraient pu redéfinir les frontières et le destin de la France.
Avril 1945 : alors que l’Europe pansait ses plaies, les troupes françaises de libération, impatientes, attendaient la fonte des neiges alpines. Le général Doyen, sous les ordres de De Gaulle, lance un assaut audacieux contre les dernières poches de résistance allemande. L’objectif officiel était la libération totale de l’Italie, mais une ambition secrète, ourdie par De Gaulle en personne, visait à annexer la Vallée d’Aoste et une partie du Piémont italien, une manœuvre géopolitique risquée qui met en lumière les dessous troubles des opérations militaires. Les batailles des Alpes, souvent ignorées, furent des théâtres d’affrontements acharnés où les Français, malgré les mythes, ont dû naviguer entre les intérêts divergents et les réalités complexes d’une guerre sans merci.






