
La France retient son souffle à l’approche du vote sur le Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) le 9 décembre, alors qu’une majorité de citoyens exprime son rejet catégorique de l’utilisation de l’article 49.3. Cette tension politique, révélée par une enquête Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, met en lumière le profond fossé entre le gouvernement et l’opinion publique.
Le PLFSS, déjà fragilisé par les menaces d’abstention ou de vote contre de la part des troupes d’Édouard Philippe, se heurte désormais à une défiance populaire massive. Si une courte majorité (51%) des Français souhaite l’adoption du texte, cette adhésion est conditionnée par un point crucial : l’absence d’une hausse de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) sur le patrimoine. Une mesure fortement poussée par les socialistes et unanimement rejetée par la droite, ce qui exacerbe les divisions.
L’étude révèle qu’une majorité écrasante de 53% des Français s’opposerait au budget si cette augmentation de la CSG était maintenue. Cette résistance s’inscrit dans un contexte où le texte intègre déjà la suspension de la réforme des retraites, ce qui, loin d’apaiser les esprits, semble plutôt attiser les flammes de la contestation. Même les sympathisants Les Républicains (55%) pressent leurs députés de tenir bon face à ce qui est perçu comme un passage en force, illustrant la crise de confiance généralisée.
Le gouvernement se trouve donc dans une impasse dangereuse. Le recours au 49.3, perçu comme un déni de démocratie, risque de plonger le pays dans une crise politique et sociale sans précédent, alors que l’économie peine déjà à retrouver son souffle. L’avenir du budget de la Sécurité Sociale, et par extension la stabilité du gouvernement, est plus incertain que jamais.






