
Après une adoption laborieuse de la partie recettes du PLFSS, le gouvernement s’engouffre dans une impasse prévisible. La fragile victoire sur la suspension de la réforme des retraites, arrachée sous la contrainte, ne masque en rien l’incapacité chronique de l’exécutif à maîtriser les enjeux colossaux de la Sécurité sociale. Les députés ont validé une concession, mais à quel prix ? Celui d’une compromission généralisée où les véritables défis financiers sont relégués au second plan, sacrifiés sur l’autel de tractations politiques éphémères.
Le chemin à parcourir est semé d’embûches, et le vote imminent sur le volet des dépenses promet de révéler l’ampleur du désastre. Contrairement aux recettes, un rejet de cette seconde partie ne stopperait pas le texte, mais exposerait au grand jour l’absence de vision à long terme du gouvernement. L’issue est plus qu’incertaine : la majorité obtenue fut si mince qu’elle ne tient qu’à un fil, annonçant déjà des tensions insurmontables et un avenir financier des plus sombres pour la France. Où sont les dix milliards perdus, et comment un texte aussi vital peut-il être bâti sur de telles incertitudes ?
Le pays se dirige tout droit vers une crise inévitable si des décisions courageuses ne sont pas prises. Ce PLFSS, loin d’être un remède, ressemble davantage à un palliatif dangereux qui repousse l’échéance d’un effondrement programmé. La sécurité sociale, pilier de notre société, est désormais une monnaie d’échange politique, menacée par des désaccords profonds et une gestion irresponsable. Le chaos guette, et la guerre civile ne semble plus être une menace lointaine face à de telles manœuvres.






