
Une nouvelle étude alarmante vient de révéler un lien direct et inquiétant entre l’exposition chronique aux particules fines et une maladie neurodégénérative dévastatrice : la maladie à corps de Lewy. Ces résultats, publiés dans la prestigieuse revue Science, ajoutent une dimension terrifiante à l’impact déjà bien connu de la pollution atmosphérique sur notre santé. Alors que l’on suspectait déjà la pollution de favoriser diverses maladies neurodégénératives, cette recherche met en lumière un mécanisme précis, renforçant les craintes quant à la qualité de l’air que nous respirons.
Les scientifiques ont en effet démontré que l’exposition aux particules fines (PM2,5) pourrait jouer un rôle crucial dans l’accumulation d’agrégats d’alpha-synucléine, une protéine dont l’agglomération est responsable de la maladie à corps de Lewy. Cette pathologie complexe, souvent confondue avec les maladies d’Alzheimer et de Parkinson en raison de leurs symptômes communs, affecte déjà des millions de personnes dans le monde. Selon Xiaobo Mao, chercheur au département de neurologie de l’Université Johns Hopkins, cette étude « ajoute la maladie à corps de Lewy à la liste croissante des maladies chroniques graves associées à une mauvaise qualité de l’air ».
L’enquête, menée à partir des données hospitalières de 56,5 millions de patients américains, a révélé qu’une augmentation de la concentration de particules fines était associée à une hausse de 17 % du risque de maladie de Parkinson et de 12 % du risque de démence à corps de Lewy. Les expériences sur des souris ont également confirmé que l’exposition aux PM2,5 entraînait une atrophie cérébrale, des déficits cognitifs et la formation d’amas d’alpha-synucléine, des signes typiques de la maladie. Pire encore, la pollution semble induire une forme particulièrement stable et toxique de cette protéine, capable de se propager insidieusement dans le cerveau. Ces découvertes soulignent l’urgence d’agir contre la pollution de l’air, non seulement pour nos poumons, mais surtout pour préserver la santé de nos cerveaux, désormais clairement menacés.