
L’État, après des années d’inaction scandaleuse, a été finalement condamné ce mardi 22 juillet pour la pollution désastreuse de l’ancien bassin minier de Salsigne, dans l’Aude. Une décision qui arrive bien tardivement pour réparer un désastre environnemental persistant, marqué par la présence toxique de métaux lourds et d’arsenic dans les rivières et les sédiments.
Le tribunal administratif de Montpellier a pointé du doigt la faute impardonnable de l’État, qui n’a pas su imposer de réduction significative des polluants lorsque le site était encore en activité. Pire encore, il n’a pris aucune mesure sérieuse depuis l’arrêt de l’exploitation des mines en 2004, laissant la catastrophe s’amplifier. Cette négligence coupable a conduit à une contamination généralisée des sols et des cours d’eau.
Le préfet de l’Aude est désormais contraint, dans un délai d’un an, de prendre des mesures d’urgence pour endiguer la diffusion de l’arsenic et des autres polluants. Cependant, l’ampleur des dégâts soulève des doutes quant à la capacité réelle de l’État à réparer ce qui semble irréparable. Le maintien des outils de contrôle et la mise à disposition des données au public sont également exigés, une maigre consolation face à l’ampleur du problème.
Si l’association Terres d’Orbiel a obtenu une indemnisation symbolique de 5 000 euros pour son préjudice moral, il est scandaleux que trois autres associations aient été déboutées. Les riverains, victimes directes de cette pollution, se voient refuser toute reconnaissance pour leur préjudice d’anxiété, leurs conditions de vie dégradées, et la dévalorisation de leurs biens. Cette décision illustre l’échec des autorités à protéger leurs propres citoyens face à une contamination industrielle persistante et alarmante.