
La Pologne est plongée dans une véritable guerre hybride, où les fronts invisibles de la cybernétique et de la désinformation sont quotidiennement attaqués par la Russie et la Biélorussie. Ce conflit larvé, débuté en 2014 avec l’annexion de la Crimée, a atteint un seuil alarmant. La nuit du 10 au 11 septembre a marqué un tournant : une vingtaine de drones russes ont violé l’espace aérien polonais, forçant l’OTAN à une réponse militaire sans précédent depuis 1949. L’organisation, censée garantir la sécurité, semble avoir été prise au dépourvu par l’escalade des tensions.
Cette incursion a été accompagnée d’un tsunami de désinformation, déstabilisant profondément l’Internet polonais. Michal Fedorowicz, président du collectif Res Futura, révèle des chiffres effrayants : « Nous avons analysé au cours de cette nuit quelque 200 000 mentions relayant la narration russe, soit 200 à 300 mentions par minute. » Une telle intensité, comparable à celle d’une nuit électorale présidentielle, démontre une stratégie de déstabilisation massive. Ce déluge de fausses nouvelles sème la confusion et érode la confiance des citoyens, mettant en lumière la vulnérabilité des démocraties face à ces tactiques insidieuses. La capacité de l’OTAN et de l’UE à contrer ces menaces non conventionnelles est clairement remise en question, laissant un sentiment d’impuissance face à une agression constante et multiforme.






