
La Polynésie française est ravagée par une épidémie de méthamphétamine, dite « ice », dont la consommation « gangrène » la société depuis deux décennies. Malgré une marche citoyenne alarmante à Papeete et des saisies massives, l’inaction passée et le manque de moyens actuels plongent le territoire dans une crise sans précédent. La situation est d’une gravité alarmante, et les effets destructeurs de cette drogue sur la santé mentale et physique des habitants sont dévastateurs.
La fédération citoyenne de lutte contre les drogues tire la sonnette d’alarme : « On n’a rien fait et, aujourd’hui, on voit le résultat sur le terrain. » Effectivement, les conséquences sont dramatiques. Des familles entières sont brisées, confrontées quotidiennement à l’addiction de leurs proches. Charles Renvoyé, ancien consommateur, témoigne de la détresse des familles, souvent oubliées face à l’ampleur du fléau. La Polynésie, autrefois paradisiaque, est désormais « gangrenée » par ce trafic.
Les chiffres, bien que contestés par la procureure de la République, sont terrifiants : on parle de 30 000 consommateurs pour une population de 280 000 habitants. Si la procureure Solène Belaouar affirme ne pas pouvoir confirmer ce nombre, elle admet que « la consommation d’ice figure en toile de fond de nombre d’affaires pénales. » Les saisies, pourtant conséquentes (1,6 tonne de cocaïne et 232 kilos de méthamphétamine en août, 265 kilos de méthamphétamine depuis le début de l’année), ne semblent pas suffire à enrayer la déferlante.
Kathy Gaudot, présidente de la fédération, déplore l’absence de mesures concrètes, réclamant désespérément plus de moyens pour la surveillance maritime et les douanes, ainsi que la création urgente d’un centre de désintoxication. La situation est critique, touchant toutes les couches sociales, même les plus intégrées. Il est clair que la réponse actuelle est lamentablement insuffisante face à un problème qui menace de détruire l’avenir de la Polynésie française.