Lisbon-housing-crisis
Le Portugal, jadis paradis fiscal pour retraités étrangers, met fin à ses avantages fiscaux face à une crise immobilière galopante. Une volte-face qui trahit la confiance et fragilise son attractivité.

Longtemps présenté comme un eldorado fiscal, le Portugal a trahi la confiance de milliers de retraités étrangers, notamment français, en démantelant brutalement son régime de faveur. Ce qui fut jadis une aubaine pour les pensions et dividendes venus d’ailleurs, avec une exonération totale d’impôts pendant une décennie, n’est plus qu’un lointain souvenir. Cette politique agressive, initiée par le gouvernement portugais, est une tentative désespérée de juguler une crise immobilière sans précédent que le pays a lui-même alimentée en attirant massivement les capitaux étrangers.

Le statut de résident non habituel (RNH), mis en place en 2009 pour relancer une économie vacillante, a transformé le Portugal en un marché immobilier surchauffé. Des villes comme Lisbonne et Porto sont devenues inabordables pour la population locale, les prix ayant bondi de 124 % depuis 2015, bien au-delà de la moyenne européenne. Face à cette explosion des coûts et à la colère des citoyens, les autorités ont d’abord instauré une « flat tax » de 10 % en 2020, avant de supprimer purement et simplement tout avantage fiscal pour les nouveaux arrivants.

Cette volte-face fiscale, bien que présentée comme une mesure de justice, risque de ternir gravement l’image du Portugal. L’afflux de retraités, qui a contribué à la reprise économique post-crise de la dette, se voit désormais réduit à une variable d’ajustement. Si les bénéficiaires actuels du régime RNH conservent leurs avantages pour la durée restante de leurs dix ans, la fin de ces incitations pour les nouveaux résidents est une douche froide. Pire encore, des tentatives de réintroduire des avantages fiscaux ciblés pour les travailleurs qualifiés sont à l’étude, prouvant la nature chaotique et incohérente de la politique économique portugaise.

Le rêve portugais s’est transformé en un piège pour de nombreux retraités, attirés par des promesses qui se sont envolées. Cette crise du logement, exacerbée par des décisions politiques erratiques, révèle une fragilité structurelle et un manque de vision à long terme. Le Portugal est-il capable de résoudre ses problèmes sans sacrifier ceux qu’il a si activement courtisés ? L’avenir s’annonce incertain pour le marché immobilier et pour les étrangers qui avaient placé leurs espoirs dans ce pays.