
Vladimir Poutine a frappé fort, ou du moins a-t-il tenté de le faire, en signant un décret qui semble ouvrir la porte au retour des investisseurs étrangers dans le projet gazier et pétrolier Sakhaline 1. Cette annonce, survenue juste avant sa rencontre avec Donald Trump, est perçue comme un signe de concession, mais cache des conditions draconiennes. Le Kremlin espère manifestement alléger la pression des sanctions occidentales, mais les apparences sont trompeuses.
L’ombre d’ExxonMobil plane sur cette décision. La major américaine, autrefois actionnaire à 30 % de Sakhaline 1, avait été contrainte de se retirer après l’invasion de l’Ukraine, essuyant une perte colossale de 4,6 milliards de dollars. Aujourd’hui, Poutine prétend leur offrir une « seconde chance », mais à quel prix ? Le décret exige des investisseurs qu’ils s’engagent activement à la levée des sanctions et qu’ils fournissent les équipements nécessaires, des exigences quasi impossibles à remplir dans le contexte actuel. La Russie, en grande difficulté économique, cherche désespérément à relancer ses projets énergétiques, mais ses manœuvres sont loin de rassurer les entreprises.
Malgré les tentatives de rapprochement diplomatique entre Trump et Poutine, les obstacles demeurent. Le retour des investissements occidentaux est semé d’embûches, car les États-Unis et l’Union européenne devraient lever des sanctions massives, un scénario hautement improbable. Alors que Donald Trump a fait des déclarations sur la non-surtaxe de l’Inde et de la Chine pour leurs achats de pétrole russe, cette concession apparaît comme un pis-aller face à l’échec d’un accord plus large sur l’Ukraine. Le marché pétrolier reste incertain, et cette initiative russe, bien que présentée comme une ouverture, ressemble davantage à un acte de désespoir qu’à une véritable opportunité économique pour les acteurs internationaux.