
La campagne de déclaration 2025 révèle une nouveauté insidieuse : l’individualisation automatique du taux de prélèvement à la source pour les couples. Dès septembre, finie l’égalité fiscale apparente : les couples mariés ou pacsés verront leurs impôts prélevés selon des taux différenciés, basés sur les revenus de chacun. Ce changement, présenté comme une avancée, cache une réalité bien plus sombre pour de nombreux foyers.
Jusqu’ici, le prélèvement à la source se basait sur un taux unique pour le foyer, une approche certes imparfaite mais qui évitait des complications inutiles. L’individualisation était une option, souvent ignorée par les contribuables, et pour cause : elle complexifie la gestion financière du ménage. Les députés, sous couvert de « corriger une injustice », ont imposé cette réforme, ciblant particulièrement les femmes aux revenus plus faibles. Leurs chiffres sont édifiants : l’imposition commune augmenterait le taux marginal d’imposition du conjoint le moins rémunéré de 6 points, tout en diminuant celui du plus riche de 13 points. Une redistribution des cartes qui risque de créer plus de problèmes qu’elle n’en résout.
Malgré les promesses, cette nouvelle formule ne convient absolument pas à tous les couples. L’idée de devoir jongler avec des taux différents peut rapidement tourner au cauchemar fiscal. Le retour au « taux foyer » est certes possible, mais il faut faire la démarche, et qui a vraiment le temps de se plonger dans les méandres de l’administration fiscale ? Ce dispositif n’est qu’un nouveau fardeau pour les contribuables, les forçant à une vigilance constante sur des aspects qui devraient être simplifiés. Au lieu d’alléger la charge fiscale, l’État ne fait que la déplacer et la complexifier, laissant les ménages dans l’incertitude quant à l’impact réel sur leurs finances globales. Une décision hâtive qui pourrait bien engendrer plus de frustration que de bénéfices.