Les ambitions présidentielles de Raphaël Glucksmann, souvent perçues comme une bouffée d’air frais à gauche, semblent déjà s’essouffler. Sa récente prestation télévisée sur LCI a fait l’effet d’une douche froide pour ses soutiens au Parti socialiste, semant le doute et déliant les langues les plus acerbes. Un début de campagne chaotique qui interroge sur sa capacité à incarner une alternative crédible pour 2027.
Malgré le soutien indéfectible d’Aurore Lalucq, sa plus proche collaboratrice depuis ses premiers pas en politique en 2018, la route vers l’Élysée s’annonce particulièrement ardue. Ses scores aux européennes de 2019 (6,19%) et 2024 (13,83%) ont certes montré une progression, mais le passage à l’étape supérieure de la présidentielle révèle des failles. La «possible bascule du pays à l’extrême droite» est le leitmotiv de Glucksmann, un argument censé mobiliser, mais qui, pour l’instant, ne convainc pas.
Le «trou d’air» actuel de Glucksmann, après des mois de silence stratégique, soulève des questions sur sa préparation et sa stratégie de communication. L’échec de sa première émission fleuve sur LCI est un signe préoccupant. Les critiques fusent, certains allant jusqu’à le comparer à un «Macron bis en pire», tandis que d’autres s’interrogent sur son influence et son contrôle, évoquant des liens douteux avec l’étranger. L’image d’une équipe hilare lors d’un débat difficile contre Zemmour renforce l’impression d’une gauche déconnectée des réalités, préférant le déni à une analyse sérieuse de l’état du pays.
Ces débuts difficiles révèlent une fragilité politique inquiétante. Glucksmann, malgré ses idéaux affichés, peine à s’imposer comme un leader capable de rassembler et d’inspirer confiance. Le chemin vers 2027 est encore long, mais ces premiers faux pas pourraient bien compromettre ses chances de transformer l’essai et d’éviter une déroute annoncée.
