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La politique gouvernementale sur les prêts garantis par l'État (PGE) menace de ruiner des milliers de TPE et PME. Des échéanciers rigides et un manque de flexibilité les piègent, augurant une crise économique majeure.

Malgré les tentatives du gouvernement de rassurer, la situation des prêts garantis par l’État (PGE) s’annonce catastrophique pour un nombre croissant d’entreprises. Avec 660 000 emprunts totalisant 120 à 130 milliards d’euros, le risque de défaut de paiement plane dangereusement. La décision gouvernementale de différer d’un an le début des remboursements, sans allonger la durée totale, contraint les entreprises à des mensualités insoutenables. Cette rigidité met en péril des milliers de TPE et PME, qui n’ont d’autre choix que de faire face à une dette croissante dans un contexte économique déjà incertain.

Le dispositif actuel, qui limite le prêt à 25% du chiffre d’affaires, semble déconnecté des réalités économiques. Pire encore, alors que 65% des entreprises ayant contracté un PGE ne l’ont pas entièrement consommé, elles se retrouvent piégées par des échéanciers de remboursement inflexibles. Les entreprises qui ont obtenu leur PGE en avril 2020 sont déjà contraintes de négocier dans le flou, sans visibilité sur l’avenir. Cette précipitation et ce manque de flexibilité menacent de transformer ce qui devait être une bouée de sauvetage en un fardeau mortel pour de nombreuses sociétés françaises.

Comparée à l’Allemagne, la France est à la traîne. Berlin permet des remboursements sur 10 ans avec une garantie d’État limitée, offrant une bouffée d’oxygène aux entreprises. En France, l’allongement du délai de remboursement jusqu’à 8 ans, actuellement négocié avec la Commission européenne, risque d’augmenter les coûts pour les entreprises, rendant les taux d’emprunt prohibitifs. Il est impératif d’assouplir les conditions, d’allonger la durée maximale de remboursement à 10 ans et de plafonner les taux pour éviter une vague de défaillances. Sans ces mesures urgentes, le nombre de PGE non remboursés, déjà estimé entre 4% et 7% (soit environ 9 milliards d’euros), pourrait exploser, entraînant l’économie française dans une crise sans précédent.