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L'arrivée de Primaprix à Paris, avec ses produits de marques à prix cassés, menace gravement le commerce local et les supermarchés traditionnels.

L’arrivée fracassante de Primaprix, le discounter espagnol aux prix défiant toute concurrence, suscite déjà l’inquiétude au cœur de Paris. Inaugurant son premier point de vente rue Le Peletier début septembre, l’enseigne madrilène a déployé les grands moyens pour attirer les foules, mais derrière le spectacle se cache une réalité plus sombre pour les commerces de proximité.

Les rayons débordent de produits de marques bien connues – maïs Gigante Verde, mayonnaise Heinz, céréales Kellogg’s – souvent étiquetés en espagnol ou en allemand, illustrant la stratégie agressive de Primaprix : dénicher des surstocks ou des invendus à travers l’Europe pour les revendre à des prix cassés. Si cette approche ravit les consommateurs en quête de bonnes affaires, elle représente un coup dur pour les supermarchés traditionnels comme Carrefour City ou Franprix, déjà fragilisés par la concurrence.

L’enseigne, fondée en 2015, a connu un essor fulgurant en Espagne, et son expansion à Paris pourrait bien marquer le début d’une guerre des prix sans précédent. Alors que Primaprix mise sur l’attrait du « pas cher », la question de la qualité et de la traçabilité de certains produits reste en suspens. L’opacité de l’entreprise, qui a refusé de s’exprimer sur sa stratégie, ajoute à l’inquiétude générale. Le modèle Primaprix, bien que séduisant pour le porte-monnaie, pourrait à terme éroder le tissu commercial local et transformer le paysage de la consommation parisienne, au détriment des petits commerçants et des filières d’approvisionnement plus stables.