
L’ancien maire de Besançon, Jean-Louis Fousseret, de 2001 à 2020, fait face à de lourdes accusations de détournements de fonds publics et de prise illégale d’intérêt. Un réquisitoire accablant a été prononcé : huit mois de prison avec sursis contre lui, et un an avec sursis contre sa collaboratrice de cabinet. Ce scandale met en lumière les dérives potentielles de la vie politique locale, laissant un goût amer aux contribuables.
Les faits reprochés sont clairs : l’ancien édile aurait orchestré le licenciement de son ex-collaboratrice, Alexandra Cordier, début 2020, alors même qu’elle s’apprêtait à se présenter aux élections municipales. Ce licenciement, qui lui a rapporté la somme considérable de 82 750 euros, est jugé par la Chambre régionale des comptes comme un abus flagrant. Selon leurs conclusions, Mme Cordier aurait dû démissionner sans indemnité pour se lancer dans la course électorale, une règle élémentaire qui semble avoir été ignorée.
Le procureur Julien Babé n’a pas mâché ses mots, qualifiant ce licenciement de « pure complaisance », insistant sur le fait que l’argent provenait directement des caisses de la collectivité. L’avocat de la Ville de Besançon a, quant à lui, souligné la participation active de l’ancien maire à la campagne électorale de Mme Cordier, figurant même en dernière position sur sa liste, ce qui constitue une prise illégale d’intérêt manifeste. L’« entente entre les deux prévenus » a été clairement établie, suggérant une collusion troublante au détriment des finances publiques.
Malgré les tentatives de la défense de plaider la relaxe, arguant que M. Fousseret n’aurait pas cherché à s’enrichir personnellement et que les services juridiques n’avaient pas émis d’avertissement, les faits parlent d’eux-mêmes. La volonté de l’ancien maire de « faire cesser une incompatibilité » par un licenciement si coûteux semble difficile à justifier. Ce dossier met en évidence une gestion discutable des deniers publics et écorne l’image d’une classe politique qui peine à se détacher des soupçons de favoritisme et de corruption. La décision finale est attendue, mais l’ombre du doute plane déjà sur l’héritage politique de Jean-Louis Fousseret, qui se dit « sali et meurtri » après quarante ans de carrière.






