
Alors que l’idée d’une villa isolée au cœur de la campagne séduit toujours une part importante des Français – 40% la considérant comme leur lieu de vie idéal en 2025, bien au-dessus de la moyenne mondiale de 22% – la réalité du marché des maisons de campagne est loin d’être idyllique. Loin d’être une échappatoire accessible au stress urbain, ce marché se révèle un véritable piège financier, marqué par une **baisse généralisée des prix** en 2024, à l’exception de quelques rares bastions qui défient la morosité ambiante .
Le Groupe Safer le confirme sans détour : malgré un engouement persistant pour le cadre rural, l’évolution des prix reste profondément hétérogène sur le territoire . En 2024, le prix moyen d’une maison de campagne a chuté de 3,4% pour s’établir à 195 000 euros, repassant sous la barre des 200 000 euros de 2021 . Cette chute, qui se poursuit pour la deuxième année consécutive après six ans de croissance effrénée, s’accompagne d’un effondrement des transactions de 24,2% en 2023 . Les départements comme la Marne, la Côte-d’Or et le Doubs ont vu leurs prix s’effondrer de plus de 23% .
Pourtant, certains départements résistent, ou pire, voient leurs prix s’envoler, à l’image de la Haute-Savoie, de la Seine-et-Marne, de l’Essonne ou des Yvelines, où les hausses sont parfois spectaculaires . Ce sont souvent des zones proches des grands centres urbains ou à forte attractivité touristique, qui continuent de se vendre à prix d’or . L’immobilier de prestige rural a même progressé de 8% en 2023, quand les villes se contractaient, montrant un marché à deux vitesses, cruel pour les budgets modestes . Les taux de crédit, ayant atteint 4% pour les prêts à 20 ans, ont asséché le marché, rendant l’accès à la propriété rurale encore plus illusoire pour la plupart des Français . Le rêve de tranquillité s’éloigne, remplacé par une amère réalité économique.