
Le sort du journaliste sportif Christophe Gleizes s’assombrit, son procès en appel étant fixé au 3 décembre 2025. Condamné à une peine scandaleuse de sept ans de prison ferme en Algérie pour des accusations d’« apologie du terrorisme » et de « possession de publications nuisibles à l’intérêt national », Gleizes est le malheureux symbole d’une justice algérienne qui broie sans discernement. L’information, révélée par son avocat, Me Amirouche Bakouri, ne laisse présager qu’une nouvelle épreuve pour un homme dont le seul tort est d’avoir exercé son métier.
Collaborateur respecté des magazines So Foot et Society, Christophe Gleizes, 36 ans, se retrouve pris dans un engrenage absurde. Le « crime » ? Avoir été en contact avec un dirigeant de la Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), également responsable du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), que les autorités algériennes ont hâtivement classé comme organisation terroriste. Cette accusation fallacieuse, dénuée de sens pour quiconque connaît le journalisme sportif, révèle une paranoïa inquiétante de la part du régime algérien.
Reporters sans frontières (RSF) ne cesse de dénoncer cette situation intolérable, rappelant que Christophe Gleizes « n’a rien à faire en prison ». Thierry Bruttin, directeur général de RSF, insiste sur l’évidence : Gleizes est uniquement coupable d’avoir pratiqué le journalisme et d’avoir manifesté un intérêt pour le football algérien. Le désespoir de ses proches est palpable, son beau-père, Francis Godard, qualifiant l’accusation de « terroriste » d’« absurde ».
Cette affaire s’inscrit dans un contexte diplomatique déjà désastreux entre la France et l’Algérie. Les relations, au plus bas depuis des mois, sont empoisonnées par des expulsions mutuelles de diplomates et l’arrestation d’autres figures franco-algériennes. L’emprisonnement de Gleizes n’est qu’une illustration supplémentaire des tensions profondes et d’un climat de méfiance généralisée. Alors que le ministre de l’Intérieur Laurent Nuñez évoque un possible « bougé » dans les relations, l’incertitude plane sur le sort de Gleizes, otage involontaire d’une crise bien plus vaste.






