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L'anesthésiste Frédéric Péchier a été reconnu coupable des 30 empoisonnements, dont 12 mortels, et condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Une sombre affaire.

Le verdict est tombé, glaçant et inévitable : l’anesthésiste Frédéric Péchier a été reconnu coupable des 30 empoisonnements, dont 12 mortels, qui ont endeuillé deux cliniques de Besançon. La cour d’assises du Doubs l’a finalement condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, une peine à la hauteur de l’horreur des actes commis. Cette décision, rendue après des semaines de débats éprouvants, confirme la thèse d’un médecin ayant sciemment utilisé ses compétences pour semer la mort et la souffrance.

Entre 2008 et 2017, des patients, des plus jeunes aux plus âgés, ont subi les agissements de Péchier. Ce dernier polluait délibérément des poches de perfusion avec des substances toxiques, provoquant arrêts cardiaques ou hémorragies. L’objectif, d’après l’accusation, était d’« atteindre psychologiquement » des confrères avec lesquels il entretenait des conflits, tout en nourrissant une « soif de puissance » dévastatrice. Une motivation d’une noirceur insondable, qui révèle la face sombre de la profession médicale.

Malgré ses tentatives de nier son implication, l’accusé avait fini par admettre qu’un empoisonneur sévissait bien dans l’une des cliniques, tout en rejetant obstinément la faute sur autrui. Le procès a brossé le portrait d’un homme complexe, tantôt présenté comme un tueur en série dénué d’empathie, tantôt comme un être « détruit ». Ses larmes lors de l’évocation de sa tentative de suicide contrastaient étrangement avec son impassibilité face aux accusations les plus lourdes. Ce contrôle permanent de ses émotions, mis en avant par la défense, n’aura manifestement pas suffi à convaincre le jury.

Ses avocats ont déjà annoncé leur intention de faire appel, promettant un nouveau round judiciaire pour cette affaire qui laisse un goût amer. L’espoir d’une innocente reconnaissance, que l’anesthésiste semblait nourrir avant le procès, s’est heurté à la dure réalité des preuves et des témoignages accablants. Un dossier qui restera gravé dans les annales judiciaires comme un sombre rappel des failles humaines, même au cœur du serment d’Hippocrate.