
Alors que les gouvernements affichent une volonté de transition énergétique, une réalité bien plus sombre se dessine en coulisses. Des projets pétroliers, gaziers et charbonniers déjà engagés, mais non encore exploités, représentent une menace colossale pour l’avenir climatique mondial. Ces initiatives, souvent passées sous silence, constituent une véritable « zone grise » énergétique, dont les implications sont effrayantes.
Ces projets, dont l’exploitation est parfois simplement annoncée par l’État hôte ou validée par la « décision finale d’investissement », ne sont pas encore opérationnels mais leur mise en œuvre est déjà lancée. Il ne s’agit pas de spéculation lointaine, mais d’un engrenage déjà en marche qui risque de nous précipiter vers un désastre irréversible. L’industrie fossile continue d’ailleurs à développer de nouveaux champs, en dépit du consensus scientifique selon lequel aucun nouveau projet n’est compatible avec l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 °C.
Selon des données choquantes rendues publiques par la coalition d’ONG CarbonBombs.org, ces futurs projets fossiles pourraient libérer 522 milliards de tonnes de dioxyde de carbone (GtCO2) dans l’atmosphère. Pour contextualiser l’ampleur de cette menace : cela représente environ trois fois et demie le budget carbone restant à l’humanité pour éviter un réchauffement climatique catastrophique de 1,5 °C. Cet objectif, déjà précaire, semble désormais plus compromis que jamais face à cette expansion effrénée des énergies fossiles.
Le décalage est flagrant entre les engagements climatiques affichés et la prolifération de ces « bombes carbone ». Plus de 400 projets ont été officiellement approuvés en 2022 et 2023, impliquant environ 200 entreprises dans 58 pays. Une situation d’une gravité sans précédent, qui met en lumière l’échec des politiques climatiques actuelles et l’urgence d’une action radicale pour stopper cette fuite en avant mortelle. La Chine, la Russie et les États-Unis abritent une part significative de ces projets.






