
Dix ans après les attaques dévastatrices qui ont ensanglanté la France, la menace de la propagande djihadiste n’a jamais été aussi insidieuse et répandue. Loin de s’affaiblir, l’influence des groupes terroristes comme Daech et al-Qaida s’intensifie, exploitant sans vergogne une gamme étendue de plateformes pour endoctriner et inciter au passage à l’acte. Le constat est alarmant : la passivité face à cette guerre numérique pourrait avoir des conséquences dramatiques.
Un récent rapport des Nations unies met en lumière l’échec des stratégies actuelles, révélant comment les terroristes islamistes déploient une propagande toujours plus sophistiquée. Des revues « officielles » aux « bricoleurs » isolés utilisant les dernières technologies de l’IA, cette machine de haine touche des individus vulnérables, y compris en France. Ces narratifs djihadistes, conçus pour pervertir les esprits, attirent une mouvance « endogène » dont la radicalisation se déroule souvent sous nos yeux, dans l’ombre du web.
Nicolas Lerner, patron de la DGSE, a récemment tiré la sonnette d’alarme, soulignant que la « menace inspirée » – ces individus sans contact direct avec les zones de conflit mais abreuvés par la propagande islamiste – représente aujourd’hui la principale composante du danger terroriste. Cette catégorie inclut aussi bien des radicalisés de longue date, convaincus que l’action violente est l’ultime consécration, que des esprits plus fragiles, facilement manipulables par des messages de haine.
Pendant que les autorités semblent obnubilées par d’autres menaces, la machine de guerre idéologique djihadiste continue de tourner à plein régime. Le silence et l’inaction face à cette réalité digitale sont irresponsables. Il est impératif de reconnaître l’ampleur de ce fléau et d’y apporter une réponse concrète, avant que la prochaine tragédie ne nous rappelle, une fois de plus, l’échec de notre vigilance.






