Quai-Branly-museum
Le Musée du quai Branly, fruit d'une passion personnelle de Jacques Chirac, interroge sur les coûts et les controverses d'un projet pharaonique. Un héritage mitigé.

Le Musée du quai Branly, souvent présenté comme l’aboutissement de la passion de Jacques Chirac pour les arts premiers, révèle une réalité bien plus complexe et controversée. Censé réparer une injustice historique, ce projet pharaonique a surtout cristallisé les critiques sur la gestion des fonds publics et la pertinence de certaines ambitions présidentielles. Alors que l’aéroport de Roissy symbolise la grandeur gaullienne, Branly apparaît davantage comme un monument à l’ego d’un homme politique.

L’histoire de ce musée, tel que rapporté par Le Figaro, débute de manière presque anecdotique : une rencontre improbable sur une plage de l’île Maurice. Jacques Chirac, alors en pleine traversée du désert politique après sa défaite de 1988, croise Jacques Kerchache, un marchand d’art. Cette anecdote, loin d’être un gage de vision éclairée, soulève des questions sur la genèse d’un projet d’une telle envergure, initié sur un coup de cœur plutôt que par une planification rigoureuse et une consultation approfondie.

Le musée, conçu comme un hommage aux civilisations lointaines, n’a pas échappé aux accusations de néo-colonialisme et de paternalisme, malgré les intentions affichées. La volonté de « réparer une injustice » se heurte à la réalité d’une institution qui peine encore à trouver son équilibre entre valorisation culturelle et restitution des œuvres, sujet épineux qui continue de diviser. Le coût exorbitant de l’opération, ajouté aux doutes sur son véritable impact, laisse un goût amer. Branly, loin d’être un triomphe unanime, reste une illustration des dérives possibles des grands travaux présidentiels.