Rachida-Dati-trial
Rachida Dati est renvoyée en correctionnelle pour corruption dans l'affaire Renault-Nissan. Des millions d'euros en jeu, un emploi fictif présumé, et une justice qui refuse d'entendre ses témoins. Un scandale qui menace sa carrière politique.

La ministre de la Culture, Rachida Dati, est désormais sur le banc des accusés dans l’affaire Renault-Nissan, confrontée à des accusations de corruption et de trafic d’influence. Elle est soupçonnée d’avoir perçu près d’un million d’euros pour un emploi fictif d’avocate entre 2010 et 2012. Malgré ses dénégations et la présentation d’attestations, la justice a refusé d’entendre les auteurs de ces documents, une décision qui jette une ombre sur la transparence de la procédure.

Les juges estiment que ces attestations n’apportent aucune preuve tangible de travail effectif. La ministre, pourtant forte de son réseau et de son expérience de magistrate, aurait touché 900 000 € via une filiale néerlandaise de Renault. Les enquêteurs allèguent qu’elle a utilisé sa position d’eurodéputée pour faire pression sur la Commission européenne en faveur des intérêts de Renault, ce qui serait incompatible avec son mandat et sa profession.

Ce scandale survient à un moment critique pour Rachida Dati, qui nourrit des ambitions pour la mairie de Paris. En parallèle, l’ancien PDG de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, également visé par ce procès pour « abus de biens sociaux » et « corruption active », demeure introuvable depuis sa fuite spectaculaire du Japon. Son absence au procès français, due à son statut de fugitif, complexifie davantage cette affaire déjà tortueuse.

La persistance des accusations, malgré les tentatives de la ministre pour les faire annuler, souligne la gravité des faits reprochés. La question de l’intégrité politique est plus que jamais posée, alors qu’une figure majeure du gouvernement est éclaboussée par des soupçons de prévarication et de lobbying dissimulé. Le verdict de cette affaire promet de résonner bien au-delà des tribunaux, avec des implications potentiellement dévastatrices pour la carrière de Rachida Dati et la perception de la classe politique française.