Le-Pen-Bardella-Kushner-meeting
Le Rassemblement national, avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, s'affiche avec l'ambassadeur américain, soulevant des questions sur sa stratégie et sa légitimité internationale.

Marine Le Pen et Jordan Bardella, figures de proue du Rassemblement national, se sont récemment affichés aux côtés de Charles Kushner, l’ambassadeur américain en France. Cette rencontre, loin d’être anodine, soulève des questions sur la stratégie du parti à l’approche de la présidentielle de 2027. L’ambassadeur, émissaire de Donald Trump, s’est dit « apprécier cette opportunité d’en savoir plus sur le programme économique et social du Rassemblement national ». Une déclaration qui sonne comme une validation inattendue pour un parti souvent marginalisé sur la scène internationale.

Pourtant, la veille de cette entrevue controversée, Jordan Bardella affirmait avec véhémence n’avoir « aucune admiration pour un dirigeant étranger quelconque », tout en saluant le « courage » de figures comme Donald Trump et Georgia Meloni. Cette double posture, entre rejet des ingérences et admiration affichée, révèle une stratégie ambiguë. Le RN tente-t-il de se légitimer sur la scène internationale en se rapprochant des cercles de pouvoir américains, au risque de brouiller son message souverainiste ?

Ces discussions ne sont d’ailleurs pas isolées. D’autres personnalités politiques françaises, comme Édouard Philippe et Bruno Retailleau, ont également été reçues par l’ambassadeur. L’objectif officiel ? « Discuter de leurs plans et priorités pour les élections de 2027 » ou « partager leurs points de vue sur l’ambiance actuelle en France ». Ces rencontres régulières de l’ambassade américaine avec un « vaste éventail de partis politiques » sont présentées comme une simple routine diplomatique. Mais dans le contexte actuel de forte polarisation politique en France, la visibilité du RN dans ces échanges diplomatiques suscite interrogations et critiques acerbes. Le parti, jadis paria, semble désormais faire partie du jeu diplomatique, une évolution qui pourrait déplaire à une partie de son électorat.