
L’horizon s’assombrit pour les cadres en France, les prévisions de recrutement pour le troisième trimestre 2025 s’annonçant véritablement désastreuses. L’Association pour l’emploi des cadres (APEC) a jeté un froid glacial mercredi 27 août en confirmant un recul alarmant de 13 % des intentions de recrutement, touchant particulièrement les entreprises de taille intermédiaire et les grandes entreprises. Une chute vertigineuse qui souligne la prudence excessive, voire la paralysie, des décideurs économiques. La confiance des entreprises remonte à peine, mais cela ne se traduit malheureusement pas en dynamisme pour l’emploi.
Les chiffres sont sans appel : la proportion de grandes entreprises et d’ETI prévoyant de recruter un cadre s’effondre. Après être passée sous la barre des 50 % fin 2024, elle dégringole à un misérable 45 % en juin 2025, loin des 58 % de juin 2024. Toutes tailles d’entreprises confondues, seules 8 % envisagent des embauches de cadres prochainement, un niveau historiquement bas depuis 2021. Pire encore, les cadres sont de moins en moins sollicités par les cabinets de recrutement, signe d’un marché du travail qui se contracte dangereusement.
Malgré un regain de confiance apparent concernant les carnets de commandes, les entreprises persistent à freiner leurs investissements, plongeant le marché de l’emploi dans une incertitude anxiogène. L’APEC pointe des « facteurs d’incertitude » qui pèsent lourdement sur les décisions, et cette frilosité impacte cruellement l’industrie, un secteur déjà fragilisé. Un cadre sur cinq est désormais menacé dans ce domaine, où les intentions d’embauche s’effondrent de 3 points en un an. Les hausses des droits de douane ne font qu’alimenter cette spirale négative, laissant craindre le pire pour les mois à venir.
Même les services à forte valeur ajoutée, qui affichent un léger sursaut avec 14 % des entreprises prévoyant de recruter, restent bien en deçà de leurs performances passées. Cette embellie, si fragile soit-elle, ne suffit pas à masquer la sombre réalité d’un marché de l’emploi cadre qui s’enfonce dans la morosité. La situation actuelle est un avertissement clair : sans une reprise franche des investissements et une levée des incertitudes, l’avenir des cadres français est sérieusement compromis.