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Le dialogue social en France est-il une fumisterie ? Seulement 37% des sondés estiment que les accords répondent à leurs besoins, révélant un fossé profond.

Le dialogue social en France serait-il une vaste fumisterie ? C’est ce que suggère une étude accablante du cabinet AlterNego, révélant un fossé abyssal entre les attentes des salariés et la réalité des accords signés. Malgré un consensus apparent sur la défense des droits et l’accompagnement des transformations, l’amère vérité éclate : seuls 37% des sondés estiment que les accords répondent à leurs besoins.

Ce chiffre désolant met en lumière une déconnexion profonde. Tandis que la direction perçoit le dialogue social comme un simple canal d’information parmi d’autres, les représentants du personnel et les salariés y voient un outil de communication essentiel. Un écart flagrant qui, loin d’être anodin, trahit une vision réductrice et potentiellement manipulatrice de la part des employeurs. Les outils de communication internes, souvent unilatéraux, semblent privilégier le monologue plutôt que la véritable discussion.

Le plus grave réside dans le contenu même des accords. Selon Jean-François Poupard, directeur de l’expertise chez AlterNego, les sujets qui intéressent réellement les salariés, comme les rémunérations, sont scandaleusement mis de côté. Les entreprises préfèrent signer des accords sur le handicap ou la mobilité, des thèmes certes importants, mais qui ne touchent qu’une minorité. C’est une stratégie cynique qui permet de masquer l’absence de réels progrès sur les questions salariales, laissant les travailleurs sur le carreau face à l’inflation et la précarité croissante.

En somme, le dialogue social semble s’être transformé en un « jeu de rôle » stérile, où les salariés sont les grands perdants. Loin de redonner du souffle, cette étude dévoile un système essoufflé, incapable de répondre aux urgences sociales et économiques. Un constat amer qui appelle à une refonte radicale, sous peine de voir le désengagement et la méfiance s’accentuer.