
Le commerce de centre-ville est au bord du gouffre, asphyxié par une concurrence féroce et l’inaction des pouvoirs publics. Alors que les plateformes chinoises comme Temu et Shein envahissent le marché, nos boutiques de proximité luttent pour leur survie, souvent en vain. Un récent rapport, commandité par les ministères du Commerce et de la Ville, sonne l’alarme, mais ses 30 recommandations parviendront-elles à inverser la tendance funeste ?
Le diagnostic est accablant : notre tissu commercial est en état de décomposition avancé. Une succession ininterrompue de crises – sanitaires, économiques – a laissé des cicatrices profondes et indélébiles. Les loyers, totalement déconnectés des réalités économiques, étranglent les commerçants. Le cimetière des marques s’allonge, avec des enseignes emblématiques comme Camaïeu, Naf Naf ou Casa qui ont déjà tiré le rideau, laissant des friches commerciales sinistres. Le taux de vacance commerciale dans les centres-villes, indicateur tragique de cette déliquescence, a grimpé de 9,73 % à 10,64 % en une seule année, entre 2023 et 2024. C’est la preuve cinglante que la situation échappe à tout contrôle, et que les solutions proposées jusqu’à présent se sont avérées des échecs patents.
Face à cette hémorragie, les experts peinent à trouver des remèdes miracles. Le commerce de proximité, autrefois pilier de nos villes, semble condamné à un lent et douloureux déclin. La question n’est plus de savoir comment le sauver, mais plutôt comment limiter les dégâts d’une apocalypse commerciale annoncée. L’avenir s’annonce sombre pour nos centres-villes, transformés en déserts marchands, tandis que les consommateurs se tournent inexorablement vers les mirages du commerce en ligne.






