
La tentative désespérée de François Bayrou de courtiser le Rassemblement National pour assurer sa survie politique tourne au fiasco. En annonçant une réforme de l’Aide Médicale d’État (AME), le Premier ministre ne fait que s’attirer les foudres du corps médical, déjà exaspéré par les politiques de santé. Cette manœuvre de dernière minute, loin de rassurer, met en lumière la fragilité du gouvernement et son opportunisme.
L’AME, dispositif crucial pour les étrangers en situation irrégulière et précaire, est une fois de plus prise pour cible. Malgré son rôle essentiel dans la prévention des risques sanitaires pour l’ensemble de la population, elle est constamment menacée par des coupes budgétaires et des restrictions d’accès. Le coût annuel de l’AME est estimé à plus d’un milliard d’euros, une somme que certains jugent exorbitante, bien que des experts rappellent que les économies réalisées par sa suppression seraient minimes par rapport aux risques sanitaires encourus.
Les professionnels de santé s’opposent fermement à toute réforme qui affaiblirait ce dispositif. Des milliers de médecins ont déjà alerté sur les dangers d’une telle mesure, craignant une dégradation de la santé publique et une augmentation des maladies non contrôlées, y compris les maladies infectieuses comme la tuberculose. Ils promettent de continuer à soigner les personnes sans papiers, quitte à le faire bénévolement, soulignant l’importance éthique de l’accès aux soins pour tous.
Cette réforme de l’AME n’est qu’un nouvel épisode dans la longue série des attaques contre un système de santé déjà à bout de souffle. Le gouvernement, sous pression, semble privilégier les calculs politiciens aux impératifs de santé publique, sacrifiant l’accès aux soins des plus vulnérables sur l’autel de la survie politique. Une stratégie risquée qui pourrait bien avoir des conséquences désastreuses pour tous.