climate-risk-insurance
Face à la multiplication des aléas climatiques, les assureurs se désengagent des zones à risques en France, augmentant les primes ou refusant de couvrir les biens. Gabriel Attal promet une réforme urgente.

La France, confrontée à une multiplication inquiétante des aléas climatiques, voit émerger un phénomène alarmant : le désengagement progressif des assureurs. Face à des coûts d’indemnisation qui s’envolent, certaines compagnies refusent désormais de couvrir les biens situés dans des zones à risques, ou augmentent drastiquement leurs tarifs. Cette tendance, déjà observée en Californie ou en Floride, frappe de plein fouet l’Hexagone, menaçant de créer une fracture profonde sur le marché de l’assurance.

Le Premier ministre Gabriel Attal, conscient de l’urgence, a promis une réforme du régime des catastrophes naturelles. Son objectif affiché est clair : moderniser ce système obsolète et contraindre les assureurs à assumer leur rôle. Édouard Vieillefond, directeur général du réassureur public CCR, confirme cette dérive : « On commence à voir dans les zones sujettes aux phénomènes climatiques des premiers signes de sélection des risques assurables ». Dans des régions vulnérables aux inondations, tempêtes ou submersions marines, comme la côte atlantique, assurer son logement devient un parcours du combattant, si ce n’est une impasse.

Le rapport de la mission Langreney, remis au gouvernement, met en lumière les graves défis auxquels le système assurantiel est confronté. Le coût des dommages liés au climat pourrait bondir de 50 % d’ici 2050, atteignant des sommes colossales. La surprime ajoutée aux contrats d’assurance habitation, censée financer le régime de catastrophes naturelles, passera d’ailleurs de 12 à 20% au 1er janvier 2025, signe clair d’un système déficitaire.

Le rapport propose des mesures drastiques, comme la libre fixation des primes et franchises pour les résidences secondaires et les biens locatifs en zones très exposées, une idée qui ne fait pas l’unanimité parmi les assureurs. Tandis que les catastrophes climatiques s’intensifient, la question de l’assurabilité des biens se pose avec une acuité croissante, menaçant la capacité des Français à protéger leur patrimoine face aux dérèglements inévitables du climat.