
Le philosophe Raphaël Enthoven a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris après avoir qualifié La France insoumise (LFI) de « mouvement détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite ». Cette décision, rendue le 6 novembre, a choqué LFI, qui dénonce une justice à deux vitesses et une atteinte à la dignité de ses membres.
L’affaire remonte au 1er mai 2024, suite à l’exfiltration houleuse de Raphaël Glucksmann d’une manifestation. Enthoven avait alors publié un tweet incendiaire, traitant LFI de « club de déficients » et les qualifiant de « cons », des propos jugés outrageants et injurieux par les magistrats eux-mêmes. Pourtant, le tribunal a estimé que ces déclarations ne dépassaient pas les limites de la liberté d’expression, s’inscrivant dans un « débat d’intérêt général majeur » lié aux violences et aux accusations d’antisémitisme récurrentes visant LFI.
Cette relaxe a provoqué une onde de choc au sein du parti de Jean-Luc Mélenchon. Manuel Bompard, coordinateur de LFI, s’est dit « sidéré » par une décision qui, selon lui, octroie un « privilège de droit d’injure » à certains. Jean-Luc Mélenchon a quant à lui fustigé une « justice » qui ne serait pas égale pour tous, promettant de faire de ce jugement une occasion d’« éducation politique de masse » pour ses militants. L’avocat de LFI envisage sérieusement de faire appel, dénonçant une décision « scandaleuse » qui remet en question le droit de l’injure.
Malgré la décision du tribunal, Raphaël Enthoven a réaffirmé que LFI est « le premier parti antisémite de France », considérant que le dire est désormais une simple opinion et non un délit. Ce jugement soulève des questions profondes sur la liberté d’expression en France et les limites de la critique politique, laissant un goût amer pour ceux qui estiment que la justice a failli à protéger l’honneur d’un parti démocratique.







