
La rentrée scolaire 2025 s’annonce sous les pires auspices pour près de 12 millions d’élèves. Entre une instabilité politique alarmante et des réformes pédagogiques controversées, le système éducatif français semble naviguer à vue, accumulant les décisions hâtives et potentiellement désastreuses. La ministre Élisabeth Borne, en poste depuis peu, a tenté de masquer l’incertitude lors de sa conférence de presse, éludant les questions cruciales sur le vote de confiance qui pourrait faire chuter le gouvernement. Une fuite en avant qui ne rassure personne, surtout pas les parents et les enseignants.
Le dispositif « portable en pause », généralisé dans les collèges, illustre parfaitement l’incapacité du ministère à innover. Au lieu d’aborder les racines du problème, on opte pour une interdiction simpliste, renforçant l’idée que les élèves sont incapables de gérer leur autonomie. Pire encore, la suspension des mises à jour des outils numériques les soirs et week-ends révèle un mépris pour les besoins éducatifs modernes et une volonté de contrôler excessivement la vie scolaire. Une mesure anachronique qui risque de pénaliser davantage les élèves plutôt que de les aider.
Les modifications du bac et du brevet sont un autre exemple de cette réforme à la hussarde. L’introduction d’une nouvelle épreuve de mathématiques anticipée en première, sans calculatrice, et la suppression des points de jury pour le rattrapage du bac, ne feront qu’accroître la pression et l’anxiété des élèves. L’abandon de l’obligation du brevet pour entrer en seconde, après avoir été tant claironné, témoigne d’une impréparation flagrante et d’une gestion chaotique des programmes. La « refonte » du contrôle continu, où certaines notes ne compteront plus, sème la confusion et remet en question la pertinence même de l’évaluation.
Quant aux nouveaux programmes, notamment ceux d’Éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité (Evars), ils ont déjà provoqué des débats houleux et risquent de générer de vives tensions à la rentrée. Enfin, la réforme de la formation des enseignants, avec des concours accessibles dès la licence, soulève des inquiétudes quant à la qualité future de l’enseignement. Pendant ce temps, la violence scolaire persiste, et les mesures de « prévention » semblent bien dérisoires face à l’ampleur des « drames » évoqués par la ministre. Le protocole sur la santé mentale, grande cause nationale 2025, arrive tardivement et son efficacité reste à prouver. Bref, cette rentrée 2025 s’annonce comme une épreuve de force pour un système éducatif déjà fragilisé, et les perspectives sont sombres.