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Un détective privé a été contraint de rembourser une cliente après avoir failli à sa mission d'enquête, illustrant les dérives des contrats de surveillance non respectés.

L’affaire, digne d’un scénario de série noire, révèle les abysses de la mauvaise foi contractuelle. En 2020, une femme exaspérée traîne en justice un détective privé, M. Y, quatre ans après lui avoir confié une mission des plus délicates : espionner son mari, soupçonné d’infidélité. Un contrat salé, à près de 5 000 euros pour 54 heures d’enquête, exigeait la remise d’un rapport crucial après paiement intégral. Pourtant, la cliente n’a jamais vu la couleur de ce document, indispensable pour ses démarches de divorce. Le détective, lui, prétend l’avoir livré en 2017, justifiant l’absence de copie par un prétendu « code de déontologie » qui s’est avéré être un écran de fumée.

Ce fameux code, loin de soutenir sa version, stipule clairement qu’un exemplaire papier doit être conservé pour les archives, contredisant ainsi ses allégations. Malgré cette flagrante contradiction, le tribunal judiciaire de Strasbourg, dans un jugement consternant de 2022, n’a même pas relevé ce point fondamental. Il s’est contenté de constater l’absence de preuve de remise du rapport, prononçant la résolution du contrat et ordonnant le remboursement intégral de la somme versée. Une décision qui, si elle semble juste en surface, occulte les manœuvres du professionnel peu scrupuleux.

L’enquêteur, loin d’en rester là, fait appel et, comme par miracle, produit un rapport « récupéré » d’un disque dur. Ce document, détaillant des heures de surveillance et des frais exorbitants, arrive bien tardivement. Les détectives privés ont une obligation de rendre compte de leur mission, et leurs rapports, s’ils sont loyalement obtenus, sont recevables en justice. Mais la production a posteriori d’une preuve prétendument perdue jette une ombre sinistre sur l’intégrité de l’enquête. Cette saga judiciaire met en lumière les risques inhérents à des engagements flous et la difficulté d’obtenir justice face à des pratiques douteuses, transformant une simple enquête en un véritable cauchemar pour la cliente.