
L’Irak a vu son réseau électrique se rallumer progressivement ce mardi, après une panne généralisée qui a plongé le pays dans l’obscurité en pleine canicule. Un énième épisode qui souligne l’incapacité criante d’un État miné par la corruption endémique et des infrastructures en ruine. Les Irakiens, habitués à ce calvaire quotidien, ont dû une fois de plus se rabattre sur des générateurs de quartier souvent défaillants, preuve d’une gestion catastrophique.
La défaillance, survenue lundi après-midi, a été attribuée à une « hausse record des températures » et à une demande électrique insoutenable. Deux lignes de transmission ont cédé, provoquant un effondrement total du réseau. Si le ministère de l’Électricité tente de rassurer en annonçant un rétablissement à 95 % à Bagdad, la réalité des coupures régulières et la faiblesse structurelle du système demeurent.
Alors que la province de Kerbala accueille des millions de pèlerins pour l’Arbaïn, la demande explose, mettant à nu la fragilité d’un réseau incapable de fournir les 55 000 mégawatts nécessaires en période de pointe. Atteignant péniblement 28 000 mégawatts pour la première fois ce mois-ci, les centrales irakiennes sont loin du compte. Malgré les affirmations officielles d’un système « stable » et d’une production « sans problème », l’amère vérité est que le pays reste à la merci du moindre pic de consommation, les conséquences étant toujours à la charge d’une population exaspérée.
Ces coupures, qui s’intensifient chaque été, ne sont pas de simples désagréments ; elles sont la source d’une frustration profonde et de manifestations récurrentes contre les élites au pouvoir, incapables d’offrir une solution durable à cette crise énergétique. L’Irak continue de payer le prix fort d’années de négligence et de malgouvernance, laissant ses citoyens dans l’ombre, au sens propre comme au figuré.